7 novembre 2019
Paysage rural: village et vignes au 1er plan
Du 19 au 21 novembre, les équipes du Cerema seront au Salon des Maires et des collectivités locales. Transition énergétique et environnement, numérique, risques, aménagement, mobilité : autant de sujets sur lesquels le Cerema se positionne en tant qu’acteur de référence. D’içi là, focus sur des projets, outils et actions du Cerema qui contribuent à l'adaptation des territoires au effets du changement climatique, ainsi qu'à leur transition écologique et énergétique.

bannière du salon des mairesLe Cerema sera présent au Salon des Maires et des Collectivités Locales. Plusieurs experts interviendront lors de conférences et tables rondes, et il sera possible de les rencontrer sur notre stand (réservations par mail). 

Certaines intervention sont déjà fixées:

  • Favoriser la marche en ville : Mardi 19 novembre - 17h45 à 18h45 - Pavillon 2.2
  • Nouvelles mobilités : Organiser et aménager l’espace urbain en conséquence - Mercredi 20 novembre - 11h15 - 12h15 - Pavillon 4 Salle 40
  • Résilience urbaine : les communes face aux catastrophes. Outils et méthodes - Mercredi 20 novembre - 14h00 - 15h00 - Pavillon 3 Salle 31
  • Rencontre chantiers routiers durables : Mercredi 20 novembre - 14h00 - 17h30
 
Pour prendre rendez-vous avec nos experts, envoyez-nous un mail:

 

Contact Cerema - Salon des Maires

 

Par son approche pluridisciplinaire et transversale des enjeux de territoires, le Cerema apporte son expertise pour répondre aux problématiques locales comme nationales, en ayant pour objectif de favoriser la transition écologique et énergétique, la résilience et l’adaptation des territoires au changement climatique.

 

couverture du guide ODDAu Salon des maires et des Collectivités locales, un guide pratique destiné aux acteurs des collectivités sur l'intégration des enjeux du développement durable sera présenté le 20 novembre. Il a été réalisé en partenariat entre des associations d'élus, le Comité 21 et le Cerema: "Pour l'appropriation de l'Agenda 2030 par les collectivités françaises".

L'ouvrage explique comment structurer sa démarche, quels indicateurs choisir, fournit des repères sur la manière de s'approprier les différentes ODD, et présente des retours d'expériences de territoires pionniers pour la réalisation de l'Agende 2030. Le guide sera présenté aux collectivités au cours d'une conférence, à 11 h sur l'espace de l'AMF, a l'entrée du pavillon 4.

L'Agenda 2030, lancé en septembre 2015 par les Nations Unies, vise 17 objectifs de développement durable souvent interconnectés, dont l'un (le 13e) concerne notamment l'adaptation au changement climatique.

Le Cerema est impliqué dans la démarche d'Agenda 2030, il accompagne sept collectivités pilotes pour se l'approprier et a diffuse des outils pour aider les acteurs des territoires à intégrer ces enjeux dans leurs stratégies et actions.

 

 

Aménagement : intégrer les enjeux climatiques et environnementaux

La clé pour permettre aux territoires de structurer leur développement en répondant aux enjeux de transition écologique et énergétique et d’adaptation au changement climatique est d’élaborer une stratégie de territoire.

 

En matière d'adaptation des territoires au changement climatique, les réponses à apporter sont d'abord locales. Elles doivent être adaptées aux enjeux et aux contextes spécifiques de chaque territoire.

 

Les premiers outils pour mener à bien ces démarches sont les documents stratégiques, qui permettent d’intégrer l’ensemble des enjeux (mobilité, risques, aménagement, environnement…) et de co-construire une stratégie qui s'inscrit dans un véritable projet de territoire.

 

Définir et mettre en oeuvre sa stratégie de territoire

Photo d'un groupe lors d'un atelier de territoire avec les citoyens
Atelier de territoire piloté par le Cerema

Pour mener à bien une stratégie de territoire, il faut partir d’un diagnostic, c’est-à-dire de l’observation

A la demande du ministère en charge de l'environnement, le Cerema a élaboré une méthode basée sur la prospective, pour :

  • intégrer les enjeux environnementaux dans les stratégies territoriales,
  • mettre en oeuvre ces stratégies.

Cette méthode prospective est bien adaptée aux enjeux liés à l'environnement qui sont complexes, en interaction, et évoluent en entraînant des changement dans les territoires.

Aujourd’hui, il est également possible de faire appel à des démarches participatives impliquant les citoyens et les autres acteurs du territoire, pour élaborer des stratégies en cohérence avec les besoins. Les ateliers dynamiques sont une forme d'ateliers participatifs, basés sur l'intelligence collective, qui permettent d'accompagner ces démarches de co-construction des projets de territoire..

L'objectif est de partir d'un état des lieux précis de la situation en rapport avec des enjeux de territoire (aménagement d'une infrastructure, stratégie de mobilité, réflexions en amont de la planification, lancement d'une dynamique de transition énergétique ou de résilience du territoire...), au moyen du partage des expériences. Puis d'analyser les forces et les faiblesses du territoire, avant d'imaginer collectivement ce qu'il pourrait être et ce que l'on veut qu'il devienne.

 

Le Cerema s'est spécialisé dans la mise en oeuvre de ces démarches participatives, qui s'adaptent aux besoins des territoires. Elles peuvent être organisées au sein d’une collectivité, ou avec différents acteurs concernés par un projet de territoire.

 

Aménager en intégrant les enjeux environnementaux

Jardins couverts à Paris, halle Payol
Jardins couverts à la halle Payol à paris - Arnaud Bouissou - TERRA

L'aménagement est un levier essentiel pour l'adaptation des territoires au changement climatique. Les premiers outils à mobiliser sont les documents de planification, qui permettent de donner un cadre aux actions à mener et sont le vecteur local des politiques publiques de transition et de cohésion.

Le Cerema accompagne les territoires dans la mise en oeuvre opérationnelle et l'évaluation de leurs démarches, et fournit des méthodes, formations et outils opérationnels aux acteurs. 

L'échelle de l'intercommunalité, qui est celle du bassin de vie, permet de développer des stratégies de territoire, et ensuite de les mettre en oeuvre à travers des documents tels que le PLUi. 

En matière d'adaptation des territoires au changement climatique, les documents stratégiques peuvent agir sur les leviers suivants:

  • Améliorer la connaissance des effets du changement climatique, en mettant notamment en place des observatoires régionaux des effets du changement climatique (le Cerema a travaillé sur celui de l'ex région Rhône-Alpes, étendu à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, puis adapté pour devenir le volet climat de l'observatoire régional Air-Energie-Climat, ORCAE). Le PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial) qui fixe les objectifs stratégiques et opérationnels afin d’atténuer le changement climatique, d'améliorer l'efficacité énergétique et de réduire les émissions de polluants permet d'organiser ce diagnostic.
  • Sensibiliser les acteurs du territoire aux enjeux environnementaux et climatiques. L'observation, les démarches de co-construction des stratégies de territoire, permettent de développer une culture de l'adaptation au changement climatique. Les documents d'urbanisme comme lieu de dialogue territorial sont également une opportunité de faire émerger des stratégies territoriales pérennes en matière d'adaptation au changement climatique.
  • Adapter la localisation de l'habitat de manière à s'adapter au changement climatique, par exemple via la stratégie de façade qui assure la mise en oeuvre de la stratégie nationale pour la mer et le littoral (SNML), le Plan de Prévention du Risque Inondation ou directement les leviers opérationnels du PLU(i) (définition de l'armature urbaine, densités imposées) .
  • Favoriser le confort d'été, qui va prendre de l'importance avec la hausse des températures. Différents leviers réglementaires présents dans les documents d'urbanisme permettent d'établir un coefficient de végétation, d'imposer des couleurs de revêtements sur les bâtiments pour limiter la température...
  • Favoriser l'intermodalité, ou l'accessibilité des personnes vulnérables, via la revitalisation des espaces publics, la réduction des coupures urbaines, imposer des règles de densité là où se trouvent des transports en commun, pour intégrer les questions de précarité énergétique des déplacements...

 

Le Cerema anime le Club PLUi au niveau national et territorial. Objectifs: développer un réseau, diffuser des outils, enrichir les réflexions des intercommunalités.

Une boîte à outils de l'aménagement en ligne

Pour mettre en oeuvre sa stratégie de territoire, celle-ci doit être traduite et intégrée dans les différents documents d'urbanisme, qui donnent des orientations sur le long terme en matière de gestion et d'aménagement du territoire, et permettent de programmer des actions concrètes.

Un centre de ressources sur les outils de l'aménagement, destiné aux acteurs des collectivités, est alimenté par le Cerema et la DGALN. On y retrouve les informations juridiques et méthodologiques dans les domaines de:

  • dessin schématique d'une villel'aménagement,
  • l'urbanisme,
  • l'environnement et le cadre de vie,
  • foncier,
  • logement,
  • commerce et de l'activité et économique,
  • la fiscalité et le financement
  • la planification urbaine et la stratégie

 

Outils de l'aménagement

 

 

Aménagement d'une mare devant un bâtiment tertiaire
Mare aménagée devant un bâtiment tertiaire à Lyon- Cerema

Afin d'élaborer sa stratégie d'adaptation au changement climatique, le Département de la Nièvre a sollicité le Cerema pour mener une démarche impliquant l'ensemble des acteurs du territoire.

Ce processus sera mené en trois temps:

  • établir en co-construction le diagnostic de vulnérabilité,
  • élaborer une stratégie d'adaptation pour guider l'action du Conseil Départemental,
  • définir un plan d'action pour l’adaptation des politiques départementales au changement climatique avec les élus et les agents du Département.

Ce plan d'action concernera aussi bien le fonctionnement et l'organisation interne du Conseil Départemental, que l'évolution de ses modes d'action et de son intervention auprès des territoires afin d'encourager leur adaptation au changement climatique.

Par ailleurs, des outils et dispositifs sont créés afin de favoriser la prise en compte des enjeux environnementaux dans les territoires. 

 

L'évaluation environnementale

L'évaluation environnementale, réalisée en amont des documents de planification, est une opportunité pour dresser un état des lieux du contexte local en matière de santé et d'environnement, et pour intégrer les enjeux environnementaux dans les documents d'urbanisme (Scot, PLU, cartes communales...) en lien avec un stratégie de territoire.

Le Cerema accompagne les collectivités dans ces démarches, et a notamment mis en ligne un cahier des charges type destiné aux EPCI, pour réaliser l'évaluation environnementale en lien avec le Plan Climat Air Energie Territorial de manière à ce qu'elle constitue une aide à sa réalisation.

Le Contrat de transition écologique

Logo des CTECe nouvel outil lancé en 2018 peut être mis en place par une ou plusieurs intercommunalités. L'objectif est de mener une démarche de développement durable qui dynamise les territoires, en co-construction (collectivités, associations, services de l'Etat, entreprises...).

Les territoires qui s'engagent dans un Contrat de Transition Ecologique (CTE) fixent un programme d'actions et des objectifs de résultats, et bénéficient d'un accompagnement sur les plans technique, financier et administratif. Le Cerema est impliqué dans la démarche aux côtés de l'Etat, pour apporter son expertise aux territoires. 

Le Pays de Grasse en région PACA a signé en juin 2019 sont CTE, axé sur la biodiversité. Le Cerema sera présent à différents stades de la démarche, depuis l'évaluation des services écosystémiques présents sur le territoire jusqu'au suivi des actions. Une vingtaine de territoires ont signé leur CTE.

 

L'Obligation Réelle Environnementale

Ce dispositif juridique introduit en 2018 par la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages permet de protéger contractuellement un bien immobilier ou un terrain sur le plan environnemental. Les Obligations Réelles Environnementales (ORE) sont des contrats passés entre un propriétaire et une collectivité, un établissement public ou un organisme environnemental, destinés à maintenir, conserver, gérer ou restaurer la biodiversité ou les services écosystémiques

Le Cerema a mis en ligne un guide complet sur la mise en oeuvre des ORE:

 

Dossier ORE

 

Intégrer la nature et la biodiversité dans les projets d'aménagement

Bassins filtrants de roseaux à Nanterre
Bassins filtrants à Nanterre - Sylvain Giguet - TERRA

L'amplification au niveau global comme local de phénomènes tels que les pics de chaleur et d'ozone, les périodes de sécheresse, les inondations, ou encore l'érosion du littoral, ont progressivement mené à une prise de conscience sur les enjeux liés au changement climatique

Il est prouvé aujourd'hui que les Solutions Fondées sur la Nature sont un levier important de la résilience des milieux urbains comme ruraux face aux aléas. 

Le Cerema développe les connaissances en matière d'impact de la présence de végétation et de solutions fondées sur la nature, via sa contribution :

  • à des actions nationales comme le concours national Capitales Françaises de la Biodiversité, qui récompense les actions et démarches des collectivités en faveur de la préservation et du développement de la biodiversité. Le thème de cette année était "Climat : la nature source de solutions"
  • à des démarches telles que l'appel à projets "les solutions fondées sur la nature pour des territoires littoraux résilients" du Plan Biodiversité,
  • des partenariats locaux comme SESAME, visant à développer un outil d'aide à la décision pour sélectionner les espèces de végétaux à planter en ville.
  • le pilotage ou la contribution à des projets de recherche tels que Nature4Cities ou CoolParks,

fiche GEMAPIA partir de ces connaissances, le Cerema développe des outils et diffuse connaissances et méthodes auprès des territoires, via des publications, l'organisation de journées d'échanges, la participation à des colloques et groupes de travail. 

Sur le plan opérationnel, il accompagne les collectivités pour répondre aux nombreux enjeux liés à l'aménagement du territoire, afin de mettre en oeuvre des solutions innovantes. 

Un appel à projets "Des solutions fondées sur la nature pour des territoires littoraux résilients" a été lancé en juillet par le ministère en charge de l'environnement, dans le cadre du Plan Biodiversité. Le Cerema fait partie du comité de sélection, et capitalisera ensuite les expériences mettant en oeuvre des solutions fondées sur la nature. Celles-ci doivent contribuer à adapter les territoires littoraux aux évolutions du trait de côte et à renforcer leur résilience dans un contexte de changement climatique.

Cet appel à projets permettra de démontrer à partir de ces opérations les bénéfices physiques, écologiques, économiques et sociétaux apportés par les solutions fondées sur la nature.

La nature en ville : qualité de vie et adaptation au changement climatique

dessin d'une vidéo sur l'agriculture urbaine avec un quartier et un jardin collectifLes services apportés par la présence de nature en ville sont nombreux: qualité de vie bien-sûr, mais aussi meilleure gestion des eaux pluviales et du ruissellement, lutte contre les îlots de chaleur, réduction de l'artificialisation, biodiversité... 

Différents leviers sont disponibles pour intégrer la nature dans les projets d'aménagement. Cependant, il faut que cette préoccupation soit intégrée en amont de la réalisation des projets, dans la stratégie de territoire, afin d'optimiser la végétalisation de l'espace urbain et la désimperméabilisation des sols

Le Cerema travaille et diffuse les connaissances dans différents domaines liés à la renaturation des espaces urbains, notamment sur l'agriculture urbaine et les EcoQuartiers: un dossier pédagogique, avec des vidéos explicatives des différentes formes d'agriculture urbaine, ont été mises en ligne:

 

Agriculture urbaine et EcoQuartiers

 

D'autres travaux ont été menés sur les jardins urbains et les jardins collectifs, notamment dans le cadre d'un projet de recherche financé par l'Agence nationale de la recherche les jardins collectifs. Le processus qui a mené à leur création a été étudié plus particulièrement, ainsi que la question des risques sanitaires liés aux jardins collectifs et de l'évaluation de la qualité des sols. 

 

Dossier Jardins Urbains

 

En matière d'EcoQuartiers,  le label ÉcoQuartier initié en 2008 permet  d’encouragerd’accompagner et de valoriser des projets d’aménagement et d’urbanisme réellement durables.

Le Cerema a également publié le Référentiel national pour l'évaluation des EcoQuartiers (le tome 1 avec de premiers éléments de repères, le tome 2 sur l'évaluation en phase de vie du projet) à la demande du ministère en charge de l'environnement.

Les continuités écologiques : des enjeux en termes de paysages et de biodiversité

Vue aérienne de village et de campagneLe concept de trame verte et bleue développé depuis quelques années consiste à assurer des continuités écologiques en matière de cours d'eau et de végétation, destinés à favoriser la préservation de la biodiversité. 

L'éclairage urbain est aujourd'hui considéré comme une pollution ou une nuisance, et on parle de plus en plus de trame noire, qui consiste à éviter les nuisances lumineuses sur des corridors empruntés par les espèces nocturnes, ou encore de trame brune en ville, pour assurer une continuité de sols non imperméabilisés et permettre le développement d'écosystèmes. 

 

Les stratégies de territoire, à différentes échelles, permettent d'intégrer ces enjeux.
 

Depuis décembre 2018, l'arrêté sur la prévention, la réduction et la limitation des nuisances lumineuses impose des obligations nouvelles en matière de gestion de l'éclairage public, avec un double objectif de préservation de la biodiversité et d'économies d'énergie. 

vue aérienne nocturne de villes
Samuel Busson - Cerema

Avec Nantes Métropole, qui a élaboré un schéma de cohérence de l’aménagement lumière (SCAL), le Cerema mène une expérimentation pour concevoir une méthodologie de mise en oeuvre de la trame noire.

A La Réunion, les équipes du Cerema ont formulé des recommandations à destination des collectivités, des aménageurs et autres acteurs, intervenant sur la rénovation des installations d'éclairage extérieur ou la création de nouvelles, afin de réduire les consommations énergétiques, les impacts sur les oiseaux marins, tortues marines et chiroptères, et la pollution lumineuse.

Un dossier complet sur cet arrêté ministériel est disponible sur le site web du Cerema.

 

Dossier: Arrêté nuisances lumineuses

 

Les trames verte et bleue sont visualisables sur une cartographie nationale, réalisée partenariat avec le Centre de Ressources Trame Verte et Bleue et l’Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) sous le pilotage de l'UMS Patrinat.

Réduire l'artificialisation des sols

Chantier de construction avec des gruesLa définition d'une stratégie de territoire permet à une collectivité d'imposer un taux de zéro artificialisation nette sur son territoire.

Une démarche qui vise à adapter la fiscalité de l'aménagement au projet de territoire est actuellement expérimentée avec la commune nouvelle de Mauges-sur-Loire, pour laquelle le Cerema développe un outil d'aide au pilotage de la taxe aménagement en fonction du projet inscrit dans le Plan Local d'Urbanisme. 

Un observatoire de l'artificialisation des sols a été récemment mis en ligne par le Cerema, l'IGN et Irstea (institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture) à la demande de l'Etat. Accessible à tous, il permettra de suivre l'évolution locale de l'artificialisation des sols et accompagner la décision en matière de préservation des sols.

 

Observatoire Artificialisation des Sols

 

Zone humide en prairieDes travaux portent également sur la prise en compte de la qualité et des fonctions souvent multiples des sols, en amont des projets d'aménagements et dans les réflexions stratégiques. Un rapport a été publié en février 2019 au sujet des pratiques actuelles en matière de prise en compte des sols dans les documents d'urbanisme. 

Le projet de recherche MUSE, dont le Cerema est l'un des partenaires, a été lancé en 2018 pour aider les collectivités à intégrer la multifonctionnalité des sols dans les documents stratégiques.

La désimperméabilisation des sols est au coeur d'un projet de recherche mené en partenariat mené avec le Grand Narbonne et les services de l'Etat, afin d'intégrer ces enjeux dans les documents d'urbanisme.

Séquence "éviter, réduire, compenser" et économie circulaire
chantier de construction sur la RN2
Arnaud Bouissou- TERRA

La préservation de la biodiversité s'inscrit également dans la séquence "éviter, réduire, compenser", qui s'impose pour les projets d'aménagement portant une dommage à l'environnement.

En 2018, le Cerema piloté la rédaction d'un guide publié dans la revue Thema du CGEDD, intitulé "Évaluation environnementale Guide d’aide à la définition des mesures ERC". 

La séquence "éviter, réduire, compenser" vise à mettre en oeuvre des mesures destinées à:

  1. éviter les atteintes à l’environnement,
  2. réduire celles qui n’ont pu être suffisamment évitées et, si possible,
  3. compenser les effets notables qui n’ont pu être ni évités, ni suffisamment réduits.

La loi de 2016 pour la reconquête de la biodiversité a énoncé un objectif d’absence de perte nette de biodiversité, voire de gain, et l’obligation de respecter la séquence éviter, réduire et compenser pour tout projet impactant la biodiversité et les services qu’elle fournit. 

vue de la cartographie des mesures compensatoires Un observatoire a été mis en ligne sur le site Géoportail afin de permettre aux agents et élus des collectivités comme au grand public de suivre les mesures compensatoires d'atteinte à la biodiversité via une cartographie web. 

Il a été développé par le CGEDD en partenariat avec le Cerema qui collecte et traite les données, et l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB) et est accessible à tous.

La cartographie est combinée avec l'outil GéoMCE qui automatise la remontée des données géolocalisées sur les mesures compensatoires et facilite la gestion, la géolocalisation et le suivi des mesures ERC. 

 

Observatoire des mesures compensatoires

 

Cet observatoire, poursuit plusieurs objectifs :

  • Améliorer la traçabilité de la localisation des mesures compensatoires ;
  • Éviter la superposition de plusieurs mesures compensatoires sur un même site ;
  • Améliorer la mise en œuvre 
  • Améliorer le suivi et le contrôle.
Maraichers en circuit court à la gare de Lille
Vente en circuit court à la gare de Lille Europe / Joël Balcaen - Cerema

Des travaux récents et en cours s'inscrivent dans le cadre de l'économie circulaire, comme le développement de l'application Logicoût, qui permet aux agriculteurs qui effectuent des livraisons via des circuits-courts de calculer précisément le coût et l'impact carbone de leurs déplacements. Cet outil désormais disponible en ligne a été développé en partenariat dans le cadre d'un projet initié par l'Ifsttar, OLICO-Seine.

Le développement de Logicoût s'est accompagné d'une thèse dont les travaux ont porté sur les pratiques des agriculteurs et d'une formation "optimisation ma logistique en circuit court " dispensée par la Chambre d'agriculture de Normandie, partenaire du projet.

Divers travaux sont menés dans le domaine des infrastructures et du bâtiment, afin de recycler différents déchets pour les réutiliser dans la construction (voir infra.), ou pour développer l'usage des matériaux biosourcés, qui sont des ressources locales.

Les équipes du Cerema peuvent également accompagner les maîtres d'ouvrage dans l'organisation d'un chantier qui réutilise des matériaux de la déconstruction de bâtiments. 

Préserver et gérer l'eau en milieu urbain
Jardin de pluie dans un quartier nouveau: zone humide aménagée
Jardin de pluie - Cerema

L'eau se raréfie dans de nombreuses régions: début août 2019, 81 départements étaient en situation de sécheresse et devaient appliquer des mesures de restriction d'eau. Aujourd'hui, les politiques publiques incitent à préserver la ressource, et à éviter la pollution y compris en milieu urbain.

La démarche de gestion intégrée des eaux pluviales vise à limiter le ruissellement de l'eau de pluie, c'est-à-dire à favoriser son absorption afin de limiter les rejets d'eaux usées. Des dispositifs de maîtrise des eaux pluviales sont expérimentés afin de stocker et permettre l'infiltration dans les sols, et le Cerema a capitalisé les enseignements dans plusieurs ouvrages et publications pratiques. Des concepts tels que la "ville éponge" se développent, ou l'ambition de gérer la pollution des eaux le plus en amont possible

Un groupe de travail a été organisé par le Cerema à la demande du ministère en charge du logement, pour réfléchir à la question du coût global de la gestion intégrée des eaux dans les projets d'aménagement urbains. 

Des travaux sont menés afin d'identifier l'impact précis de l'aménagement d'un quartier sur l'eau souterraine, via le projet de recherche MYSTIC mené avec l'Ifsttar et l'Etablissement Public d'Aménagement Paris Saclay.

Outre les publications, formations et journées techniques destinées aux collectivités dans le domaine de la gestion de l'eau, le Cerema apporte son expertise et ses capacités d'ingénierie à travers plusieurs types d'actions :

  • facade d'immeuble avec des objets type cornets pour récupérer 'leau
    CCO Meike Roskamp
    Développement de schémas d’organisation des compétences locales de l’eau et structuration de la gouvernance : analyses multi-échelles des problématiques, appui à la définition d’orientations politiques territorialisées.
  • Définition, mise en œuvre et évaluation de stratégies d’économies d’eaux et de mobilisation de ressources alternatives (eaux usées traitées, eaux pluviales,...) : diagnostics de besoins, assistance et expertise pour le dimensionnement, qualification des systèmes de traitement.
  • Accompagnement pour les stratégies territoriales de gestion des eaux pluviales et de désimperméabilisation des sols à différentes échelles : expertise sur la mise en œuvre des techniques alternatives, guides locaux et nationaux, approches techniques et socio-économiques, traduction réglementaire (zonage, PLU,...).
  • Conception et évaluation de dispositifs de maîtrise des eaux pluviales (hydrologie, polluants, biodiversité,..) : recherche opérationnelle (sites pilotes, démonstrateurs physiques et numériques, planches expérimentales), outils d’aide à la conception, au dimensionnement et à la gestion des eaux pluviales urbaines et provenant d’infrastructures de transport.
  • Surveillance, essais, mesures, développements analytiques pour le suivi des émissions et pressions pouvant impacter les milieux aquatiques : campagnes de mesures (physico-chimie, hydrobiologie) sur le milieu récepteur et les réseaux, évaluation des impacts des rejets urbains sur les eaux de surface et souterraines, instrumentation d’ouvrages de gestion des eaux pluviales.
  • Assistance à maîtrise d’ouvrage sur ces thématiques (rédaction de CCTP, analyse des offres...).
  • Production d’outils d’accompagnement (sensibilisation, formations)

 

Développer les énergies renouvelables et les filières locales

La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte vise des objectifs ambitieux en matière de production d'énergies renouvelables, à l’horizon 2020 et 2030: augmentation de la part des énergies renouvelables à 23 % de la consommation finale brute d’énergie en 2020 et à 32 % de cette consommation en 2030. Ce texte a aussi modifié les mécanismes de soutien financiers.

Les territoires doivent donc diversifier les sources d'énergie renouvelable, souvent à travers de filières locales. Un outil cartographique permettant des données sur les sources d'énergie et le besoin des logements présents sur le territoire est mis à la disposition des collectivités.

Il fournit plusieurs éléments: 

  • les réseaux d’énergie : les réseaux de chaleur et de gaz,

  • les types d’énergies utilisées dans les logements,

  • les unités de production d’énergies renouvelables : la méthanisation.

Le Cerema apporte son expertise aux territoires en matière d'aménagement, d'énergies renouvelables, de transition énergétique et de méthodes de concertation, afin d'intégrer ces enjeux dans les stratégies de territoire. Par exemple, il a organisé une série d'ateliers dynamiques avec les citoyens pour réfléchir au Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) d'une communauté de communes.

 

Réseaux de chaleur, un atout pour développer les énergies renouvelables

vue d'une chaufferie de réseau de chaleurLa moitié de l'énergie consommée en France est destinée à la production de chaleur. Les réseaux de chaleur ou de froid, qui permettent d'alimenter des bâtiments à partir d'énergies renouvelables (géothermie, biomasse, chaleur de récupération...), apparaissent comme une solution pour répondre aux objectifs de réduction des émissions de CO2.

Ils constituent un levier important pour augmenter l'utilisation d'énergies renouvelables, et les collectivités disposent de nombreux moyens d'action pour les mettre en place, notamment à travers la planification à différentes échelles. 

Dans ce domaine, le Cerema

  • Mène des travaux de recherche, tels que le projet Interreg HeatNet NWE sur la conception d'une nouvelle génération de réseaux de chaleur moins émetteurs de CO2,
  • Intervient auprès des territoires pour identifier les ressources, réaliser un schéma directeur en la matière, ou mener la procédure de classement d'un réseau de chaleur. Il a ainsi étudié le potentiel de développement de la chaleur renouvelable pour les réseaux de chaleur et de froid en Auvergne-Rhône-Alpes.
  • Diffuse les connaissances et les outils pour accompagner les territoires dans le déploiement de réseaux de chaleur.

Un site dédié aux réseaux de chaleur propose aux acteurs des territoires une série d'outils et d'éléments d'information sur la réglementation, le déploiement, la gestion des réseaux de chaleur. Il diffuse aussi les actualités autour des réseaux de chaleur.

 

Site Réseaux de chaleur

 

Il existe aussi une formation à distance gratuite, sur une demi journée, pour intégrer le développement de réseaux de chaleur dans les documents stratégiques.

Afin d'identifier les synergies possibles entre la ressource locale en méthanisation et les réseaux de chaleur présents sur un territoire, une cartographie a été mise au point et est disponible en ligne.

 

Photovoltaïque : un potentiel à utiliser

Depuis plusieurs années, le Cerema mène des études pour les services de l'Etat et les collectivités, afin d'identifier le potentiel disponible de déploiement de panneaux photovoltaïques et les surfaces mobilisables sur les toits des bâtiments ou sur des parkings

Il a aussi réalisé une évaluation macroscopique du potentiel photovoltaïque mobilisable au sol en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

 

L'éolien en mer et énergies marines 

Eoliennes en merA partir de ses travaux de recherche sur l'énergie éolienne en mer, le fonctionnement du littoral et des énergies marines, le Cerema conçoit et diffuse des méthodes et des outils auprès des territoires, et apporte un appui technique à chaque étape de la planification des énergies marines. Il collecte et analyse des données descriptives des caractéristiques physiques du milieu, des enjeux environnementaux et des activités et usages en mer.

Le Cerema contribue aussi aux instances de concertation pour présenter les résultats des analyses demandées par les services en amont des réunions. Un guide consacré à l'énergie éolienne en mer a été publié récemment, à partir des retours d’expérience nationaux en matière de planification des projets d'éolien en mer, sur la période 2014-2018. 

Ses travaux ont contribué à la délimitation des zones d'implantation des sept projets de parcs éoliens en mer actuellement en développement, et aujourd'hui le Cerema contribue à la mise en œuvre du nouveau processus de lancement des appels d’offres en France.

 

Développer les filières locales de méthanisation:

Cette filière de production d’énergies renouvelables est portée notamment par la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie de 2016 qui prévoit d'augmenter à 237 MW la puissance installée électrique à l’horizon 2023. Cette source d'énergie peut être valorisée par les réseaux de chaleur et alimenté par les déchets végétaux issus du fauchage des dépendances routières, via la démarche de fauchage-exportation.

Le Cerema étudie aussi le potentiel de développement des filières de méthanisation au niveau local. En 2018 il a réalisé une étude  "Développer l’offre de chaleur issue de la méthanisation – barrières et leviers pour une meilleure valorisation".

Dans l'Orne, où l'élevage est important, le Cerema a réalisé une étude sur le potentiel de développement d'une filière de méthanisation.

 

Focus sur les filières "énergies renouvelables"

Pour accompagner les territoires dans le recours à des filières locales d'énergie renouvelable, le Cerema a conçu une série de fiches sur les aspects techniques, juridiques et économiques des différentes sources disponibles: biomasse solide, éolien terrestre, photovoltaïque, et prochainement le biogaz, le solaire thermique, la géothermie et les réseaux de chaleur.

 

Mobiliser le foncier au service des stratégies de territoire 

visualisation de fichiers fonciersLa gestion foncière est l'un des principaux levier à mobiliser au service des stratégies de territoire.

Dans un contexte où l'artificialisation des sols, le prix du foncier, la densification urbaine sont devenus des enjeux aussi bien dans les métropoles que dans les territoires peu denses, le Cerema a développé des outils destinés aux collectivités pour observer la situation locale et l'évolution du foncier et des marchés immobiliers, et pour identifier les réserves foncières.

Il travaille également auprès de l'Etat, au sein du réseau des acteurs publics de l'aménagement, et auprès des acteurs publics et privés à travers sa contribution active à la préparation et à la capitalisation des enseignements des travaux et rencontres du Réseau national des aménageurs et celui des Acteurs publics du foncier.

Il est aussi présent auprès des territoires, pour développer l'innovation. En Occitanie, le Cerema a développé un outil automatisé de calcul de 17 indicateurs, pour élaborer les stratégies immobilières à partir des données DV3F. Il a également produit des indicateurs sur l'évolution et la structure des marchés immobiliers pour la Métropole Nice Côte d'Azur.

 

Outils pour stratégies foncières

 

 
Le Cerema a développé des outils d'aide à la décision pour les acteurs des territoires en matière d'observation et de gestion foncière. Il propose également des formations pour accompagner leur prise en main.

Aménagement du territoire : des outils pour les collectivités

Des applications web, des logiciels, des outils d'aide à al décision ont été développés par les équipes du Cerema, pour aider et accompagner les collectivités dans leurs démarches:

  • Cerema Data : la plateforme Open Data du Cerema avec des données structurées en matière de foncier, logement, risques, biodiversité, énergie, bâtiments, hydrographie, infrastructures... Il est interopérable avec les outils d’analyse de données les plus courants et les autres plateformes de partage de données.
  • Clim'Urba: un outil en cours de développement mais déjà disponible, pour traduire les questions énergétiques et climatiques dans les documents d’urbanisme grâce à l'utilisation d'une série de leviers et de profils climatiques.
  • GES Urba: un logiciel qui permet de comparer différents scénarios ou hypothèses d’aménagement sur le critère des Gaz à Effet de Serre (GES) et aider les collectivités et aménageurs à s’inscrire dans la démarche de réduction des émissions de GES.
  • visualisation de la plateforme orhaneOrhane : la plateforme Orhane est observatoire en ligne avec une interface cartographique, sur la co-exposition des habitants de la région Auvergne Rhône-Alpes au bruit et à la pollution de l'air.
  • PLAMADE : Cette plateforme d’aide au diagnostic environnemental pour l'élaboration des cartes de bruit est en cours de déploiement en France (une tournée d'ateliers de formation est organisée pour sa prise en main).
  • Sesame : L'application Services ÉcoSystémiques rendus par les Arbres Modulés selon l'Essence permet de sélectionner les espèces d'arbres et de plantes en fonction des services écosystémiques que l'on en attend. Il a été développé en partenariat entre le Cerema, Metz Métropole et la ville de Metz. 
  • vue d'une cartographie utilisée dans urbaxUrbax: un logiciel de simulation développé par Logiville et le Cerema, pour la formation des collectivités sur les stratégies territoriales, avec des études de cas. Les objectifs sont notamment de sélectionner les outils de planification en fonction des enjeux identifiés et des objectifs fixés, et de comprendre les logiques et les stratégies des acteurs (collectivités locales, opérateurs publics et privés, industriels, agriculteurs, propriétaires).
  • Diaclimap: DIAgnostic CLimatique pour une Méthodologie d'Assistance à la Planification urbaine, issu d'un projet financé par l'Ademe auquel le Cerema contribue. est un outil de diagnostic climatique urbain qui permet d'identifier les îlots de chaleur, pour mener les démarches de planification urbaine.
  • Le Centre de Ressources sur l'adaptation des territoires au changement climatique : cette plateforme web sera prochainement en ligne. Elle fournira des ressources théoriques et pratiques aux collectivités pour mener des stratégies et actions d'adaptation au changement climatique. Il est développé en partenariat dans le cadre du Plan National D'Adaptation au Changement Climatique. Il intègrera de nombreuses thématiques dont les enjeux se croisent: aménagement et urbanisme, bâtiment, bâtiment, mobilité, environnement, risques naturels, mer et littoral, climat, environnement dans un premier temps.

anticiper et gérer les risques pour développer les territoires

Avec le changement climatique, les risques naturels tels que les inondations, l'érosion, les mouvements de terrain, sont davantage présents. Spécialisé dans la connaissance et la gestion des risques naturels, le Cerema produit des outils et des méthodes pour permettre aux acteurs des territoires de prendre des décisions en matière de prévention des risques.

Le Cerema est également présent auprès de l'Etat pour la définition des politiques publiques et accompagne des collectivités dans la connaissance et la gestion de différents types de risques. 

 

Aménager les territoires pour faire face aux risques: la résilience

Saint-Martin suite au passage de l'ouragan Irma
Saint-Martin suite à l'ouragan Irma - Cerema

Le Cerema développe une approche résiliente de la gestion des risques naturels, anthropiques et technologiques, qui consiste à tenir compte des conséquences des événements passés et à identifier les vulnérabilités pour aménager de manière à adapter le territoire à ces aléas.

Développer une approche résiliente sur son territoire implique de prendre en compte le territoire dans sa globalité :aspects culturels, environnementaux, sociaux et économiques. 

En anglais, il s'agit du concept "Build back better", mieux reconstruire après. L'adaptation des territoires aux risques, qui passe par l'anticipation, est un facteur important d'attractivité dont l'importance sera croissante.

L'activité du Cerema en matière de vulnérabilité et la résilience des territoires rassemble de nombreux modes d’intervention : 

  • analyses sectorielles et analyses systémiques ;
  • actions de réduction de la vulnérabilité ;
  • contrôle et expertise de dispositifs de protection ;
  • développement de l’information préventive et de la culture du risque;
  • conduite d’analyses sociologiques et économiques ;
  • démarche-atelier sur la résilience territoriale;
  • développement d’outils méthodologiques ;
  • organisation de séminaires ;
  • études et formations.

Le projet de recherche RAITAP (Repenser l'Action préventive face au risque d'inondation à une échelle Territoriale intégrant l'Action Post-inondation) touche à sa fin et avait pour objectif d'anticiper la phase de reconstruction du territoire de manière à réduire sa vulnérabilité. Ce projet était basé sur l'analyse de retours d'expériences de territoires ayant subi d'importantes inondations, afin de comprendre les processus de reconstruction post-inondations. L'objectif est de fournir des éléments méthodologiques aux territoires pour ne plus se trouver en situation d'urgence pour la reconstruction et le retour à la normale. 

Intégrer le risque inondation dans l'aménagement du territoire

inondation dans les hautes pyrénéesLes inondations coûtent de plus en plus cher au niveau national, et perturbent parfois durablement l'activité. La France a défini en 2014 une Stratégie Nationale de Gestion des Risques Inondation, visant a accroître la sécurité des populations, à réduire le coût des dommages et à réduire le délai de retour à une situation normale après un événement.

Au niveau local, des Programmes d'Action de Prévention des Inondations (PAPI) doivent être mis en oeuvre. La directive inondations a ensuite défini 122 "Territoires à risque important", impose de cartographier le risque inondation et de mettre en oeuvre une stratégie locale de gestion du risque inondation (SLGRI).

La prise de compétence Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations (GEMAPI) est obligatoire depuis le 1er janvier 2018 pour les intercommunalités. Avec Irstea, le Cerema a accompagné plusieurs territoires dont les contextes dont différents dans l'organisation de leur gouvernance, et la connaissance des enjeux. A partir de ces retours d'expériences, le Cerema a produit des fiches pratiques et une méthodologie à destination des acteurs des territoires. La GEMAPI permet une approche intégrée de la problématique inondation, en prenant en compte la préservation et la gestion de milieux humides. 

Un guide portant sur l'intégration des enjeux de la GEMAPI dans les Plans Locaux d'Urbanisme Intercommunaux sera publié courant 2020, il permettra de développer les synergies qui sont importantes entre les questions d'urbanisme, de prévention des inondations et de préservation des milieux humides

Le projet de recherche PICS, en cours actuellement, vise quant à lui à expérimenter des outils pour anticiper les crues soudaines sur les bassins versants en zone de montagne, à travers la mise en oeuvre d'une chaîne de prévision. 

Le référentiel national de vulnérabilité aux inondations a été élaboré par le Cerema et le Centre européen de prévention du risque d'inondation (CEPRI), à la demande du ministère en charge de l'environnement, et fournit les clés pour élaborer une stratégie d'action. 

Plusieurs territoires ont été accompagnés par le Cerema pour élaborer leurs Plans de Prévention du Risque inondation (PPRI), en adaptant ce référentiel au niveau local. Dans le Jura par exemple, le Cerema a qualifié et quantifié les enjeux de vulnérabilité aux inondations à l'échelle du territoire, pour évaluer l'impact sur l'activité économique, sur la mobilité, sur la vie du territoire.

Avec le CGEDD, le Cerema a également rédigé un guide méthodologique "Retour d'expérience inondation", qui fournit une méthode aux acteurs des territoires pour analyser les inondations passées et en tirer des retours d'expérience. A partir de ces retours d'expériences en matière d'inondations, l'objectif est de compléter les connaissances sur les impacts des inondations et d'améliorer les politiques de prévention.

Des outils pour la gestion des inondations

Le Cerema a conçu tout récemment plusieurs outils pour permettre aux collectivités d'anticiper les risques liés aux inondations, et pour réaliser un suivi des conséquences sur le terrain.

Ces applications facilitent les retours d'expérience inondations, pour lesquels une méthode vient d'être publiée par le Cerema et le CGEDD afin d'accompagner els collectivités dans les étapes de collecte et d'analyse des informations, notamment celles issues des relevés de terrain.

Anticiper et s'adapter aux risques géologiques et sismiques

Plusieurs travaux de recherche européens menés actuellement portent sur l'anticipation et la gestion des risques géologiques (érosion, glissements de terrain, cavités...).

L'objectif est de mettre au point une procédure d'alerte à partir d'une observation la plus fine possible des différents phénomènes, et d'une chaîne d'information et d'action impliquant l'ensemble des acteurs du territoire.

 

Risque cavités

Le Cerema est très actif en matière de risque lié aux cavités souterraines, un domaine qui relève de la compétence des collectivités. En Normandie, une région touchée par ce phénomène, le Cerema a effectué cette année une mission d'expertise et d'accompagnement dans la maîtrise d'ouvrage pour déterminer la prolongation ou non d'un périmètre de sécurité autour d'un effondrement survenu en 2002.

Couverture du guideLe Cerema est également intervenu à Marseille à la suite de l'effondrement récent d'immeubles, pour une expertise géotechnique afin de déterminer les risques de mouvements en sous-sol, et à Chartes il a défini et mis en oeuvre un programme de reconnaissance suite à un effondrement de cave au niveau d'une voirie.

Grâce à cette expertise, le Cerema a construit des méthodes pour identifier le risque cavités et le prendre en compte dans l'aménagement du territoire. Un guide spécialement conçu pour les maires est disponible, afin de les informer sur les responsabilités, la réglementation, les financements et les leviers d'action pour prévenir et gérer le risque cavités. 

Il accompagne également des collectivités dans la démarche d'intégration du risque cavités dans les documents de planification aux différentes échelles (Scot, PLU(i), cartes communales, PPRN), afin de mettre en oeuvre des outils en matière d'aménagement, qui permettent de prendre en compte ce risque.

Le laboratoire de Bordeaux du Cerema a développé un procédé qui permet de conforter les sols présentant des cavités, via un dispositif de comblement en géosynthétique. Cavibag permet de bloquer les parois et  ainsi de limiter les mouvements de terrain. Il a plusieurs avantages: rapidité de mise en oeuvre, adaptabilité à tous les types de cavités, et respect de l'environnement. 

 

Procédé Cavibag

 

Recherche sur les Mouvements Gravitaires et Sismiques dans les sols, les roches et les structures

L'équipe projet de recherche MOUV-GS travaille sur la réduction de la vulnérabilité des territoires aux risques rocheux et sismiques. L'objectif est de développer des solutions pour permettre aux territoires d'anticiper les risques et de s'adapter. 

Les travaux de l'équipe MOUV-GS portent sur les risques de chute de blocs, les mouvements de terrain et le risque sismique par rapport aux infrastructures et au bâti.

Equipe MOUV-GS

 

Les objectifs de ces travaux sont :

  • Caractériser les structures vis à vis des mouvements gravitaires et leur réponse aux séismes,
  • Estimer la variabilité spatiale et temporelle des mouvements en liaison avec le comportement des structures,
  • Concevoir et préconiser des mesures propres à réduire la vulnérabilité.
Le risque sismique: anticiper et s'adapter

Le risque sismique est présent en France, notamment en région Provence-Alpes Côte d'Azur. Le Cerema accompagne des territoires dans différentes étapes de l'élaboration des plans de prévention des risques, pour intégrer le risque sismique dans les politiques d'aménagement.

Il a réalisé des études préalables et le microzonage des effets de site de la ville de Nice dans le cadre de la préparation du Plan de Prévention des Risques Sismiques destiné à identifier le risque sismique. L'objectif était de localiser précisément l'aléa sismique sur le territoire de la ville de Nice.

Pour caractériser le risque sismique sur les structures de quais portuaires, le Cerema a développé lors d'un partenariat avec le Grand Port Maritime de Saint-Nazaire une méthode baptisée SisQuai qui permet d'évaluer l'effort sismique dans les éléments de structure, sous l'effet de différents phénomènes sismiques.

Spécialiste de l'instrumentation sur site, notamment pour l'observation et la surveillance en temps réel des mouvements de terrain (le Cerema instrumente depuis 1985 une versant montagneux instable et a été sollicité pour l'observation et le suivi du glissement de terrain au lac du Chambon) et de l'instrumentation des bâtiments, le Cerema réalise un suivi sismologique de bâtiments.

 

Gérer les risques littoraux

Vue du Mont Saint michel et des digues
Bernard Suard - TERRA

Les risques littoraux (submersions marines, recul du trait de côte...) eux aussi s'amplifient avec le changement climatique.Le Cerema mène de nombreux travaux de recherche pour caractériser le trait de côte (la limite entre la mer et la terre), et l'érosion du littoral, mais aussi pour anticiper les risques et permettre aux territoires de s'adapter au mieux. Le Cerema diffuse ensuite les connaissances, les méthodes et les outils auprès des territoires. 

Dans le cadre de la définition de sa stratégie locale de gestion du risque inondation (SLGRI), les acteurs du littoral de Charente-Maritime, qui fait partie des 122 "Territoires à risque important" définis par la directive inondations, ont fait appel au Cerema pour réaliser un diagnostic complet du territoire au regard des aléas de submersion marine, de la gouvernance, des aspects environnementaux, de la vulnérabilité, de la gestion de crise et des documents d'urbanisme. Des ateliers de concertation ont été animés pour permettre les échanges entre les acteurs concernés et établir les fondements de la stratégie, qui é été déclinée par la suite sur le plan opérationnel. 

Dans le Morbihan, les services de l'Etat ont lancé une démarche en vue d'élaborer la stratégie locale de gestion du trait de côte, pour identifier avec les acteurs locaux les endroits du littoral où l'érosion aura le plus d'impact sur l'aménagement du territoire. Le Cerema a réalisé des projections du trait de côte à différentes périodes, dénombré les enjeux en matière d'aménagement, et caractérisé grâce à un indice la sensibilité à l'érosion.

Une cartographie des 16.000 ouvrages et aménagements présents sur le littoral a été produite par le Cerema, afin d'identifier les éléments qui influencent le mouvement des sédiments et donc l'évolution du trait de côte. Elle est disponible sur le site Géolittoral.  Les premières analyses ont montré par exemple que 30% du trait de côte est artificialisé, soit une longueur cumulée de 2.300 kilomètres, et que 55% des ouvrages et aménagements concernés sont destinés à fixer le trait de côte (digues, enrochements, murs...)

 

Bâtiment : réduire l’impact carbone et les consommations d’énergie, économiser les matières premières

La construction est l'un des domaines les plus consommateurs de matières premières et d'énergie. Les collectivités, qui sont gestionnaires d'un patrimoine de bâtiments, cherchent aujourd'hui à réduire les consommations d'énergie, et à entretenir ce patrimoine au moindre coût.

Le Cerema est présent aux côté des territoires sur ces deux plans, aussi bien en matière de diffusion des connaissances que d'accompagnement opérationnel.

 

La qualité de l'air intérieur dans établissements scolaires

appareils de relevés de la qualité de l'air dans une salle de classe
Arnaud Bouissou - TERRA

La qualité de l'air intérieur des bâtiments devient une préoccupation des politiques publiques: alors que nous passons environ 80% de notre temps dans des espaces confinés, les études montrent qu'une mauvaise qualité de l'air a un impact sur la concentration, sur les capacités respiratoires, et à long terme sur la santé. 

Outre les polluants extérieurs, les espaces confinés contiennent des polluants issus des matériaux, des produits de nettoyage, du dioxyde de carbone...

En parallèle, les bâtiments sont de mieux en mieux isolés. La réglementation impose désormais de contrôler la qualité de l'air intérieur dans les bâtiments (Etablissements Recevant du Public) accueillant des enfants de moins de 6 ans, une obligation qui sera prochainement étendue aux collèges, lycées, complexes sportifs... accueillant des mineurs.

Le Cerema peut accompagner les collectivités dans leur action de surveillance de la qualité de l'air: mesure de polluants, mise en oeuvre d'un plan d'action orienté sur les comportements des usagers aussi bien que sur le bâtiment, suivi de l'amélioration de la qualité de l'air.

La réglementation en matière de qualité de l'air intérieur évolue, et prochainement les collèges et lycées seront concernés par les contrôles et l'affichage des résultats.
 

Réduire les dépenses énergétiques et d'entretien 

La gestion de patrimoine immobilier peut permettre de réduire sur le long terme les consommations d'énergie des bâtiments, ainsi que les dépenses d'entretien. L'objectif est de réaliser un diagnostic précis du patrimoine bâti en matière :

  • de consommations énergétiques,
  • de travaux et opérations d'entretien, 
  • de gestion des bâtiments,

Un plan d'actions ciblées peut ensuite être élaboré, afin de planifier les interventions et d'agir avec les occupants des bâtiments. Sur ces sujets, le Cerema a accompagné des gestionnaires de bâtiments, a capitalisé et diffusé les connaissances. 

 

Le Cerema propose aux collectivités une offre de service adaptée aux besoins, pour élaborer cette stratégie de gestion intégrée de patrimoine immobilier.

Cube S: réduire les consommations d'énergie dans les collèges et lycées

Logo Cube SCube S est un concours ouvert aux collèges et lycées, pour réduire le plus possible les émissions de gaz à effet de serre et les consommations d'énergie dans les bâtiments. L'objectif est d'impliquer les élèves, les enseignants, les agents techniques, ainsi que les parents et les gestionnaires des bâtiments, à travers des actions de sensibilisation, la mise en oeuvre d'un plan d'action sur cinq ans et la création d'une dynamique commune. 

Un suivi régulier des réductions de consommations et d'émissions permet d'évaluer les actions entreprises. 

Cube S est un concours national, co-piloté par le Cerema et l'IFBEP, et soutenu par les ministères en charge de l'éducation et de l'environnement. Il est le pendant scolaire du concours Cube 2020, qui concerne les bâtiments tertiaires.

Les départements et régions ainsi que les structures d'enseignement privé peuvent inscrire au moins 5 établissements au concours. Ils bénéficient d'un accompagnement théorique et technique de la part du Cerema, d'une formation, ainsi que de supports pédagogiques.

Performances énergétiques et impact environnemental des bâtiments

Infographie d'une maison avec une calculette et le code énergétique du batimentLa performance énergétique des bâtiments est un axe central des travaux du Cerema. Dans ce domaine, le Cerema accompagne le ministère au niveau national pour l'élaboration de la réglementation, ainsi que les services de l'Etat pour la mise en oeuvre de cette réglementation

Il est également présent au niveau de la recherche, à travers des études sur les matériaux, sur les opérations de rénovation du bâti, sur la construction neuve, sur le suivi des performances des bâtiments. Cela lui permet de produire des connaissances pour les maîtres d'oeuvre, maîtres d'ouvrage, gestionnaires de bâtiments.

Il réalise ainsi des missions d'assistance à maîtrise d'ouvrages publics, assure des formations et produit des guides et fiches méthodologiques. 

Les exigences en matière de performances environnementales et énergétiques des bâtiments sont croissantes. Le Cerema est par exemple impliqué dans le programme des "Contrats de Performance Energétique", destinés à garantir des résultats en matière de performances énergétiques des bâtiments. Ces contrats sont passés entre un maître d'ouvrage et un prestataire qui s'engage à améliorer l'efficacité d'un bâtiment.

Le contrat de performance énergétique fixe des objectifs précis en matière de diminution des consommations énergétiques du bâtiment ou du parc de bâtiments. Les valeurs sont ensuite mesurées dans la durée, et la rémunération du prestataire est conditionnée au moins en partie à l'atteinte de ces objectifs. Près de 300 CPE ont été signés depuis leur création en 2009. Un observatoire des CPE, dans lequel le Cerema est actif, capitalise les enseignements tirés des différents projets. 

La future réglementation environnementale du bâtiment (RE2020) va imposer une analyse du cycle de vie lors de la construction d'un bâtiment. Il s'agit d'évaluer l'impact environnemental de l'ensemble des éléments du bâtiment, depuis leur phase de conception jusqu'à leur fin de vie, au regard des émissions carbone et des consommations d'énergie. 

logo de l'expérimentation E+C-Cette réglementation a été élaborée à partir notamment des expérimentations menées dans toute la France sur des bâtiments bas carbone et à énergie positive, appelée expérimentation E+ C-. Le Cerema a suivi des opérations de construction dans quatre régions de France et capitalise actuellement les enseignements issus des expérimentations de l'ensemble des régions.

Pour réduire l'impact environnemental d'un bâtiment, il est important d'intégrer ces enjeux dès la phase de conduite de projet, qui doit prendre en compte les exigence carbone dans l'ensemble des phases du projet: conception du bâtiment, réalisation puis utilisation du bâtiment.

 

Un guide a été conçu par le Cerema et Tribu Energie pour sensibiliser à la démarche:

 

Guide E+ C-

 

Afin de préparer les maîtres d'ouvrage publics et privés à cette évolution importante dans les manières de faire, le Cerema propose également une formation modulable de plusieurs séquences.

Des filières locales pour les matériaux biosourcés

Les matériaux biosourcés, alternative à la construction en béton forte productrice de CO2 et consommatrice d'énergie, permettent de répondre aux exigences de la construction bas carbone. Ils représentent donc un potentiel fort, dans un contexte où les matériaux de construction classiques produisent plus de 50% des gaz à effet de serre, et où la stratégie nationale bas carbone de la France vise la neutralité carbone du secteur du bâtiment en 2050.

Le Cerema est engagé dans des travaux de recherche sur les performances de différents matériaux de construction biosourcés (terre, terre chanvre, typha, bois, paille, laine végétale...). L'autre intérêt des matériaux biosourcés est qu'ils sont disponibles sur le territoire, et entrent dans le cadre de l'économie circulaire grâce au développement de filières locales

réduire et prévenir la vulnérabilité des infrastructures et des réseaux 

Destruction d'un village dans une vallée suite à une crue
Bernard Suard - TERRA

Le Cerema s'est spécialisé dans la conception, la construction, la gestion et l'entretien des infrastructures: routes, ponts, ports, voies navigables et chemins de fer.

Avec le changement climatique, les phénomènes entraînant des dommages sur les réseaux de transports sont plus fréquents: sécheresses, inondations et submersions, mouvements de terrain, qui engendrent des dégâts plus importants en cas de défaut d'entretien.

En cas de rupture des réseaux de transports, le territoire est fragmenté et cela a un impact sur la vie locale. Afin d'éviter ou d'anticiper une rupture des réseaux de transports, deux outils s'offrent aux gestionnaires:

  • Etablir une stratégie d'entretien sur le long terme: c'est la gestion patrimoniale intégrée des infrastructures de transport, qui vise à prioriser les interventions,
  • Etablir une stratégie de résilience des réseaux de transports afin de limiter les impacts en cas de crise. 

Grâce à ses travaux de recherche et à ses interventions opérationnelles auprès des maîtres d'ouvrage et maîtres d'oeuvre, le Cerema se positionne pour accompagner les gestionnaires de patrimoine. Dès la phase de conduite des opérations, il intègre la séquence Eviter, Réduire, Compenser (ERC) et les impacts environnementaux des projets. Il a produit un guide méthodologique sur le volet "air et santé" des études d'impact routières.  

La gestion intégrée des infrastructures de transport

Aujourd'hui, le patrimoine d'ouvrages d'art et d'infrastructures est vieillissant et nécessite souvent des travaux d'entretien, qui représentent un coût important pour les collectivités. A titre d'exemple, les communes ont en charge environ 120.000 ponts, et autant pour les départements. 

Afin d'apporter aux gestionnaires d'infrastructures des solutions sur-mesure adaptées à la particularité de leur réseau, le Cerema a mis au point la démarche de gestion patrimoniale intégrée des infrastructures de transport.

Cette méthode part d'un diagnostic précis de l'état du patrimoine, pour planifier et prioriser des opérations d'entretien. Le Cerema intègre également les évolutions de l'usage de ces infrastructures, avec des études de requalification ou d'élargissement, ainsi que l'évolution des contextes réglementaires. 

Assurer la résilience des infrastructures

Phénomène de tassement de la route
Tassement d'une partie de la chaussée - Cerema

La résilience des réseaux de transport et des infrastructures est un élément essentiel de la vie des territoires. Depuis plusieurs années, le Cerema travaille sur la résilience des territoires, et sur l'adaptation des réseaux de transports face aux aléas, notamment les conséquences du changement climatique. 

Par exemple, à travers le projet de recherche et développement SisMet, mené en partenariat avec trois collectivités (la Métropole Nice Côte d'Azur, Nantes Métropole, le Département des Alpes maritimes), le Cerema élabore une démarche innovante pour anticiper et prendre en compte le risque sismique portant sur les infrastructures urbaines et interurbaines.

L'objectif est dévaluer le risque sismique sur les itinéraires stratégiques, de déterminer les itinéraires structurants pour le territoire, et d'établir un plan de renforcement des ouvrages essentiels.

Via le projet de recherche transfrontalier ECCLIPSE, qui porte sur l'identification des effets du changement climatique sur les ports, une méthodologie standardisée d'adaptation des infrastructures portuaires au changement climatique sur le court ou le long terme sera élaborée. 

Avec la Direction Interdépartementale des Routes (DIR) de Méditerranée, le Cerema et le cabinet Carbone 4 ont mis au point et testé une méthode pour améliorer la résilience des infrastructures de transport face au changement climatique. Les 750 km du réseau de la DIR ont été examinés afin de déterminer l'exposition aux événements climatiques, qu'ils soient actuels ou futurs, la vulnérabilité des différentes parties et des fonctionnalités du réseau. Des cartes de risques ont ensuite été réalisées pour croiser les enjeux en fonction de différents aléas climatiques. plusieurs scénarios de changement climatique peuvent ainsi être évalués. 

La méthode a été mise en oeuvre pour l'évaluation de l'impact du changement climatique sur le réseau de transport urbain de Marseille.

article de presse sur le projet dans le Centre Val de loireToujours dans l'objectif d'apporter des outils aux gestionnaires pour entretenir leur réseau, le Cerema a également mis en place un observatoire des routes sinistrées par la sécheresse. Suite au phénomène de retrait (lors d'épisodes de chaleur) et de gonflement (lors d'épisodes humides) des sols argileux, un tassement de la chaussée survient et des fissures apparaissent sur les routes. L'objectif à travers cet observatoire est de déterminer les meilleures méthodes de réparation en fonction de leur durabilité et du ratio coût/ bénéfice.

Le Cerema travaille actuellement avec la région Centre Val-de-Loire sur le phénomène de retrait-gonflement des sols argileux qui impacte les routes de la région, afin de tester différentes méthodes de réparation

Deux guides pédagogiques à destination des élus, dans la collection des P'Tits Essentiels, sont disponibles gratuitement sur la boutique en ligne du Cerema, pour les accompagner dans la définition de leurs stratégies d'entretien et de résilience des réseaux de transport dans un contexte d'adaptation des territoires au changement climatique. 

Connaître la mobilité sur son territoire

Avant de développer une stratégie de mobilité, il faut connaître la situation locale. Plusieurs solutions permettent d’observer et d’analyser la mobilité sur un territoire, notamment les enquêtes déplacements, qui viennent d’être remaniées.

Logo enquetes mobilitéLes Enquêtes mobilité Certifiées Cerema (EMC²) sont modulables en fonction des besoins de la collectivité, et permettent de calculer les parts modales des déplacements à différentes périodes, de faire une analyse plus précise des déplacements de certaines populations, de certaines zones, ou sur certaines pratiques de mobilité. 

Pour connaître le volume des émissions de gaz à effet de serre (GES) lié à la mobilité, l'Ademe, l’Ifsttar et le Cerema ont mis au point une méthode d’estimation standardisée des émissions de GES. Une base de données sera disponible en 2020, alimentée par les données issues d'une cinquantaine de territoires. Ce diagnostic énergie émissions des mobilités (DEEM) est testé dans différents territoires. Fondé sur les comportements individuels de mobilité, il apportera un appui à la prise de décision.

La modélisation des déplacements à l'échelle d'un territoire est une étape importante et techniquement complexe. Elle permet de connaître précisément les déplacements actuels, d'anticiper l'évolution des comportements, ou l'impact d'un aménagement. Le Cerema accompagne les territoires pour l'élaboration des outils locaux destinés à modéliser les déplacements et les méthodes de prévision de la demande de transports: assistance à la maîtrise d'ouvrage, développement de modèles, études de trafics, formation.

Par ailleurs, le Cerema propose une formation sur l'analyse de l'offre de mobilité multimodale.

Les matériaux alternatifs en construction routière

pose de revetement sur une route
Laurent Mignaux - TERRA

Economiser les matières premières est aujourd'hui une priorité, et les politiques publiques visent à favoriser l'usage de matériaux alternatifs, aussi bien en construction routière que dans le bâtiment. Ces matériaux alternatifs sont des déchets issus de l'industrie ou de la déconstruction des infrastructures, qui sont transformés pour pouvoir être réutilisés.

Le Cerema étudie les caractéristiques des différents matériaux alternatifs et leur acceptabilité environnementale, afin de fournir des méthodologies pour leur traitement et leur réutilisation. Ce travail est mené en partenariat avec les filières productrices de ces matériaux et les filières qui les utilisent, à la demande . 

Différents guides ont ainsi été publiés pour l'utilisation de matériaux alternatifs dans la construction et l'entretien des routes (cendres de centrales thermiques au charbon pulvérisé, sables de fonderie, mâchefers d'incinération, déchets minéraux issus des routes...). 

Le Cerema propose également un accompagnement sur-mesure des maîtres d'ouvrages pour organiser les filières de valorisation des matériaux alternatifs, maîtriser les risques environnementaux, gérer les déchets et l'emploi des matériaux alternatifs. 

Nouvelles mobilités : réduire l’impact carbone et les consommations d’énergie

piste cyclable en campagne dans les champs
Wikimedia CCO

La mobilité est au cœur des enjeux de territoires : nouvelles mobilités, mobilité autonome, mobilité durable, mobilité en territoires peu denses et interurbains, stationnement, saturation des voiries urbaines et gestion du trafic sont des préoccupations quotidiennes pour les collectivités.

Les politiques publiques tendent à favoriser une mobilité durable, notamment à travers la loi d'orientation des mobilités, qui permet l'innovation et de mettre en avant les solutions alternatives à l'utilisation de la voiture individuelle, la plus émettrice de gaz à effet de serre et consommatrice d'énergie. La transition écologique se déploie de plus en plus sur le terrain de la mobilité. 

La prochaine loi d'orientation des mobilités (LOM) permettra l'existence d'autorités organisatrices de la mobilité (AOM), soit régionale, soit locale sur l'ensemble du territoire. Le Cerema prépare actuellement des fiches techniques pour aider les nouvelles AOM à mettre en œuvre leurs compétence mobilité, quel que soit le territoire, urbain ou peu dense.

Le Cerema est très engagé dans la réduction des "zones blanches de la mobilité" qui affectent les zones rurales et péri urbaines, notamment à travers le déploiement de cellules locales d’appui à l’ingénierie dans le cadre de la démarche France Mobilités

Le Cerema peut accompagner les territoires dans l’ensemble de leurs réflexions sur leurs politiques de mobilité, sur la mise en œuvre de leur démarche et sur les aspects opérationnels.

 

Manager la mobilité sur son territoire pour réduire les déplacements

Afin de promouvoir des comportements durables de mobilité à l'échelle d'un territoire, le premier levier est de maîtriser la demande de mobilité, c'est-à-dire le besoin de déplacements.

Cela passe par une action sur les comportements: sensibilisation, accompagnement au changement de mode de déplacement, amélioration de l'organisation de la mobilité, facilitation des déplacements en modes actifs (co-working proche des pôles d'échanges, télétravail, horaires décalés des écoles et entreprises à travers les plans de mobilité employeurs, accessibilité du centre-ville, développement de tiers-lieux...).

Le Cerema contribue à la plateforme européenne dédiée au management de la mobilité, afin de diffuser les bonnes pratiques auprès des acteurs nationaux et locaux. I; en fait de même auprès des territoires...

 

L'équipe projet de recherche ESPRIM travaille sur de forts enjeux en termes de mobilité :
  • les politiques de mobilité et les leviers pour décarboner les déplacements,
  • l’adaptation des comportements des acteurs de la mobilité confrontés à des modifications soudaines ou sur le long terme de leur environnement. Des modifications qui peuvent être  réglementaires, économiques, sociétales, technologiques, causées par des aléas liés au changement climatique,
  • le suivi des comportements des différents usagers,
  • des perspectives s'ouvrent sur l'anticipation des problématiques liées à la disponibilité de l'énergie.

 

Equipe de recherche ESPRIM

 

Des cellules régionales d'appui pour les collectivités

Logo France MobilitésLes cellules régionales d'appui, créées dans le cadre de la démarche France Mobilités, permettent d'apporter aux collectivités des compétences en ingénierie de la mobilité pour déployer des solutions nouvelles.

Ces cellules, dans lesquelles le Cerema est impliqué avec la Banque des territoires, l'Ademe et les services de l'état, seront toutes prochainement en place, pour accompagner l’innovation dans les territoires peu denses.

Elles auront aussi pour rôle d'animer les écosystèmes régionaux d'acteurs de la mobilité innovante, de capitaliser les retours d'expérience et d'en diffuser les enseignements, à travers des journées d'échanges locales. 

Ces cellules régionales d'appui permettront d'apporter l'expertise du Cerema pour déployer des solutions de mobilité dans les situations complexes. Ces cellules répondront aux collectivités qui ont besoin de réponses à des questions précises, d'aide pour cadrer et structurer leurs projets, pour les mettre en oeuvre...

La loi d'orientation des mobilités favorise le déploiement de solutions nouvelles, et des dispositifs de financement sont proposés. La plateforme France Mobilités, à laquelle le Cerema collabore, vise aussi à centraliser les outils et les retours d'expériences innovantes menées dans les territoires en matière de mobilité. 

Plateforme France Mobilités

Organiser les mobilités en territoire peu dense : une expertise sur-mesure du Cerema

balade avec les habitants pour un diagnostic mobilité et déplacements
Diagnostic de mobilité et déplacements avec les usagers

Afin de répondre à un besoin exprimé par les territoires peu denses pour organiser la mobilité de la manière la plus efficiente, le Cerema a conçu une offre de service modulable pour les collectivités, notamment celles qui élaborent leur document de planification.

L'objectif est d'apporter, grâce à une approche transversale des enjeux de mobilité, des solutions adaptées aux besoins et contextes spécifiques de chaque territoire. En effet, par son expérience, le Cerema sait que les solutions développées sur un territoire ne correspondent pas à un autre. 

A travers une démarche d'observation/ diagnostic, d'assistance à la conduite de projet et de prospective, les équipes du Cerema accompagnent les acteurs des collectivités à toutes les étapes de la démarche.

  • Connaître finement la mobilité sur son territoire,
  • Elaborer et mettre en oeuvre une stratégie de mobilité,
  • Co-construire sa stratégie avec les acteurs du territoire (habitants, entreprises, associations, commerçants, élus...) en partant des expériences et besoins de chacun,
  • Identifier les alternatives existantes et les solutions les plus pertinentes,
  • Construire un suivi des actions mises en oeuvre, que ce soit d'une manière globale, ou pour un mode de transport, un public, une période spécifiques.

 

Consulter l'offre de service

 

Une stratégie pour favoriser les mobilités décarbonées

Après avoir étudié les aménagements et bonnes pratiques destinées à développer les mobilités actives en ville, le Cerema s'est penché sur les outils permettant de développer l'usage du vélo dans les espaces périurbains et interurbains. Pour les collectivités périurbaines ou interurbaines, le vélo n'est plus seulement perçu comme un levier d'attractivité touristique, mais aussi comme un moyen de se déplacer au quotidien

Ces outils sont d'ordre financier, réglementaire, organisationnel, et permettent de construire et mener une stratégie en faveur des mobilités actives, à travers des aménagements sécurisés pour les cyclistes, de la sensibilisation auprès des usagers et du public, dans et hors de l'agglomération. 

Le Cerema a accompagné de nombreuses collectivités dans l'élaboration de leurs stratégies en matière de vélo ou de mobilités actives. Il a ensuite capitalisé les différents retours d'expériences, pour diffuser les connaissances pratiques et théoriques auprès des territoires, à travers des publications et des journées techniques.

Favoriser l'intermodalité et la multimodalité

Autres leviers pour améliorer les déplacements et favoriser les mobilités décarbonnées: l'intermodalité et la multimodalité. 

vélos libre service et tram à la gare de Lyon
Arnaud Bouissou - TERRA

L'intermodalité consiste à changer de mode de transport pour effectuer un même trajet. Cela vaut pour les individus ou pour le transport de marchandises.

L'intermodalité représente un fort enjeu dans les milieux urbains et péri urbains, afin de limiter le recours à la voiture individuelle.

Il existe un réel intérêt à développer une offre de solutions alternatives en rabattement des systèmes performants autour des agglomérations, pour les habitants de la périphérie.

La série de fiches "Boîte à outils de l'intermodalité" est destinée aux techniciens et élus des Autorités Organisatrices de Transports, afin de les aider à développer l'intermodalité.

Les pôles d'échanges, des atouts pour décarboner les mobilités

Gare de Saint Etienne avec un tram devant
Gare et pôle d'échanges de la gare de Saint-Etienne - CCO Wikimedia

Le Cerema travaille sur la conception des gares et pôles d'échanges multimodaux. Il a mené récemment différentes études locales sur la question, comme avec Saint-Brieuc Armor Agglomération, où le Cerema a étudié la manière dont les utilisateurs s'approprient les nouveaux usages et modes de déplacements initiés par l'aménagement d'un pôle d'échanges multimodal, et comment faciliter cette appropriation. 

Pour concilier un bon niveau d'accessibilité et de qualité des espaces publics, l'articulation des transports collectifs et des modes actifs est prometteur car elle offre le rapport espace/temps le plus efficient en alternative à l'auto-solisme. Saint-Brieuc a fait ce pari, celui de réagencer ses mobilités multi-échelles autour d'un pôle d'échanges de haute qualité et ainsi d'élargir un centre-ville en faisant la part belle à la marche et au vélo. Une recette qui est davantage celle employée dans les grandes métropoles mais qui tend à se diffuser dans les villes moyennes.

Les pôles d'échanges sont des plateformes où différents modes de déplacements sont interconnectés. Ils peuvent être rattachés à une gare, à un coeur de village, à un réseau express routier, et permettent aux territoires d'implémenter une stratégie de mobilité. La création ou l'aménagement d'un pôle d'échanges présente différents atouts:

  • Repenser globalement l'organisation des mobilités,
  • Mettre en visibilité les alternatives à l'utilisation de la voiture individuelle,
  • Redéfinir la place de chaque mode de déplacements,
  • Renforcer les transports en commun,
  • Eviter des déplacements en proposant des services (retrait de colis, de paniers de courses, crèche, espace de co-working...)

Aujourd'hui, des perspectives existent autour du développement de pôles d'échanges dans les coeurs de villes, afin de mixer le pôle transport et le pôle urbain, en favorisant les déplacements à pied et créant un socle de la vie urbaine.  

L'organisation des mobilités est un des enjeux clés du renforcement des centralités urbaines. Le défi est de faciliter l'accès, donc la circulation de personnes, tout en garantissant le confort du séjour, de la halte permettant la réalisation d'activités.

Le Cerema, qui mène des travaux dans ce domaine et dispose de retours d'expériences, peut accompagner des collectivités pour réaliser un diagnostic exploratoire avant de créer ou développer un pôle ou un noeud d'échanges, et organiser leur pôle de mobilité. Cela, au moyen d'un diagnostic flash basé sur des méthodes sociologiques, et de recommandations pour faire évoluer le pôle ou le noeud de transports. 

D'autres pôles d'échanges se créent sur les réseaux express routiers, en périurbain, afin de créer des noeuds pour les transports express. 

Une Voirie pour tous: diffuser les bonnes pratiques auprès des territoires

Logo Une voirie pour tousEn ville, favoriser les mobilités actives implique d'organiser le partage de la voirie, où circulent de plus en plus de personnes, avec des modes de déplacements de plus en plus variés.

L'équipe du Cerema qui pilote le projet partenarial Une Voirie pour Tous travaille sur ces questions, et diffuse les bonnes pratiques auprès des acteurs des territoires via des journées techniques et des publications synthétiques. 

Le programme Une Voirie pour Tous vise à améliorer le partage de la voirie pour favoriser les modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle, et aussi amener les acteurs à repenser l'espace public pour une meilleure qualité d'usage et une meilleure qualité de vie des habitants et des usagers.

Il apparaît en effet que construire l'espace public en tenant compte des besoins de l'ensemble des usagers, notamment les personnes handicapées ou ayant des difficultés à se déplacer, améliore la qualité de l'espace public pour tous

Le MaaS: toute l'offre locale de transport en temps réel

Pour que l'utilisateur puisse connaître précisément et en temps réel l'offre de transport, tous modes confondus, sur un territoire, pour qu'il puisse se déplacer en n'utilisant qu'un seul titre de transport, le concept de MaaS (Mobilité as a service, ou mobilité servicielle) a été développé récemment. Le Cerema s'en est emparé, afin d'accompagner les territoires dans la mise en oeuvre territoriale de la mobilité servicielle.

Le concept de MaaS a pour objectif d'unifier les données de mobilité au niveau national et de proposer au niveau du territoire:

  • une information intermodale et multimodale centralisée et en temps réel sur l’ensemble des modes de déplacements possibles, y compris la voiture, 
  • une tarification adaptée au déplacement demandé,
  • une vente en ligne des billets.

L'utilisateur a ainsi accès à l'offre de transports en commun, de véhicules à la demande, de covoiturage ou encore de véhicules partagés, qui permettent de compléter en territoire peu dense les itinéraires qui ne sont pas desservis par les transports en commun. 

L'accessibilité, enjeu clé des mobilités

Logo Ville Accessible à TousLe Cerema travaille à l'émergence d'outils cartographiques homogènes et inter-opérables sur tout le territoire pour évaluer l'accessibilité de la chaîne de déplacements. Via un partenariat avec trois agglomérations (Grenoble Alpes Métropole, Lorient Agglomération et Toulouse Métropole), un modèle de données standard a été proposé pour caractériser la chaîne de déplacement (qui est constituée par le transport, le bâtiment et la voirie, ainsi que l'espace public), et identifier tous les éléments gênants ou bloquants pour les différents types d'usagers

L'objectif derrière cette démarche est de rendre les villes plus inclusives, permettant à tous de se déplacer. Les travaux et retours d'expérience montrent que la réalisation d'aménagements favorables à l'accessibilité (pour les personnes à mobilité réduite, personnes chargées, poussettes...) engendre un meilleur confort pour l'ensemble des usagers de modes actifs.

En matière d'accessibilité, le Cerema, qui a lancé le réseau "Villes accessibles à tous", mène de nombreux travaux (passages piétons adaptés aux personnes aveugles et mal voyantes, accessibilité des transports en commun et des bâtiments...), et anime le Groupe de travail des référents accessibilité des villes inclusives. Dans un pays où la population est vieillissante, l'accessibilité en matière de déplacements est essentielle.

Les nouvelles mobilités 

véhicules en autopartage vus de hautLa mobilité évolue rapidement: nouveaux opérateurs privés, publics ou associatifs, nouveaux modes de déplacement (autopartage, covoiturage, transport à la demande, associations, transports autonomes...), évolution des technologies et de la réglementation, entraînent des changements dans les pratiques des utilisateurs ainsi que de ceux qui organisent la mobilité

Le développement des outils numériques permet d'unifier l'offre de transport à l'échelle d'un territoire: qu'il s'agisse d'information aux voyageurs, de gestion du trafic, de stationnement, d'organisation des transports publics, d'intermodalité (faire un trajet avec différents modes de transports) de la multimodalité (changer de mode de transport d'un jour sur l'autre) ou encore du véhicule autonome et de l'infrastructure connectée, les "ITS" (Intelligent Transport Systems, systèmes de transports intelligents) qui permettent d'optimiser la mobilité sont désormais présents partout. 

Cependant, les problématiques des agglomérations et des espaces ruraux ne sont pas les mêmes: les premiers doivent organiser une offre foisonnante en matière de modes de déplacements, les seconds doivent trouver des solutions alternatives pour compléter l'offre de transports en commun. 

trottinettes électriquesDiverses solutions existent donc aujourd'hui afin d'améliorer la mobilité quotidienne dans les territoires peu denses (auto-stop organisé, transport associatif, autopartage, plateformes de mobilité). Mais ces solutions ont des difficultés à émerger car elles sont encore mal connues. 

Ces nouveaux services de mobilité ainsi que les nouvelles façons d'organiser les services de mobilité peuvent être un levier pour développer la mobilité dans les territoires peu denses. Il est cependant essentiel de s'organiser en amont au niveau de la collectivité, pour se donner les moyens de mener une politique de mobilité et de structurer l'offre en la matière. Le Cerema travaille à la réalisation de fiches pratiques et d'outils pour accompagner les petites collectivités dans ce domaine.

Développer le covoiturage

Marquage au sol d'une voie réservée au covoiturage dans une expérimentation à Bordeaux
Expérimentation de voie réservée au covoiturage à Mérignac.

Le développement du covoiturage est à l'ordre du jour dans de nombreuses collectivités.

Le Cerema mène différents travaux afin de favoriser le recours à ce mode alternatif à la voiture individuelle, qui permet aussi de compléter l'offre de mobilité dans les territoires. Il capitalise les enseignements pour diffuser les bonnes pratiques:

  • Rapport sur les freins et leviers du covoiturage courte distance (2018)
  • Etudes d'opportunité et expérimentation des voies réservées au covoiturage sur autoroute et publication d'un guide.
  • Enquête sur le covoiturage domicile-travail.
  • Evaluation d'un dispositif permettant de compter le nombre d'occupants des véhicules. 
  • Guide sur l'évaluation a priori des voies réservées au covoiturage sur les voies structurantes d'agglomérations (2019)

Optimiser l'usage des réseaux de transports

Pour favoriser les alternatives à la voiture individuelle, il faut fluidifier la circulation des véhicules utilisés en covoiturage ou des transports en commun, en ville comme hors des agglomérations.

A La Réunion, le Cerema a accompagné la région qui souhaitait réserver une voie d'autoroute aux bus, en rendant un avis technique et en assurant la formation des agents impliqués dans ce projet.

Agir sur la gestion du trafic est également possible, pour réduire les impacts environnementaux, sociétaux et économiques liés à la mobilité des personnes et des marchandises. Là aussi, le Cerema propose un accompagnement sur-mesure aux collectivités.

Améliorer la qualité de l'air en ville avec les Zones à Faible Emission

Panneau annoncant une zone à faible émissionCe nouvel outil réglementaire introduit par la loi LOM (loi d'orientation des mobilités) contribue à la réduction des émissions de polluants, notamment ceux pour lesquels les seuils réglementaires sont régulièrement dépassés. 

Les Zones à Faible Emission (ZFE) permettent d'exclure durant une période donnée les véhicules dont la vignette Crit'Air ne correspond pas seuil fixé par les autorités. Les collectivités peuvent décider d'établir une ou plusieurs ZFE sur leur territoire et déterminent les critères.

Ces ZFE peuvent être étendues dans le temps et dans l'espace, et s'accompagner d'encouragements auprès des citoyens pour changer de mode de déplacement.

Le Cerema a publié un dossier récemment pour leur fournir des recommandations dans le cadre des travaux préparatoires, de la conception, du suivi, du contrôle et de la mise en oeuvre de ZFE.

La Métropole de Rouen Normandie a lancé dès 2015 les réflexions en vue de la création de ZFE, dans le cadre de l'appel appel à projets "Villes respirables en 5 ans" dont elle était lauréate. Elle a sollicité le Cerema pour réaliser une évaluation prospective de l'impact de ce dispositif, sur le plan social notamment, selon plusieurs hypothèses (en modifiant le périmètre, le taux de véhicules autorisés, la durée). Pour cela, le Cerema s'est servi du modèle multimodal de déplacements de la métropole.

La tarification: une clé pour une mobilité inclusive

Alors que certaines collectivités comme Dunkerque font le choix de la gratuité sur le réseau de transports en commun, la question du prix des transports, et de la tarification, est posée. Le Cerema mène actuellement une étude avec le Groupement des Autorités Responsables de Transports (GART) sur la tarification solidaire.

Aujourd'hui deux types de tarification existent:

  • la tarification au statut, où les utilisateurs paient en fonction de leur statut (étudiant, famille nombreuse, senior...),
  • la tarification solidaire, qui prend en compte le revenu disponible, et s'avère plus cohérente par rapport à la situation réelle des gens.

L'objectif à travers le développement de la tarification solidaire est d'adapter le prix de l'usage des TC aux situations économiques des ménages, de rendre les transports publics plus inclusifs et de limiter la fraude.

Un certain nombre de territoires sont déjà passées à la tarification solidaire, d'autres ont un système mixte. La tendance est à aller vers davantage de tarification solidaire, qui répond bien à différentes problématiques en matière de transport public.

Adapter la mobilité d'un territoire au changement climatique

Couverture du guideLa mobilité est un enjeu crucial dans la vie des territoires. Mais, les impacts du changement climatique seront, d'après les projections, de plus en plus importants sur les territoires. 

Quelles seront les effets sur la mobilité? Comment anticiper ? Quelle stratégie mettre en oeuvre? Pour répondre à ces questions, le Cerema a réalisé un guide pour proposer une méthodologie prospective permettant d'anticiper les aléas et d'adapter le territoire. Basée sur des retours d'expériences nationaux et internationaux, cette méthode est fondée sur la prospective et sur une double approche, visant à la fois à atténuer les effets du changement climatique et à adapter le territoire

Elle permet d'identifier et de territorialiser les effets du changement climatique, d'envisager une série d'actions en fonction de sept leviers d'adaptation et de différents scénarios d'évolution du climat. 

Cette méthode combine:

  • une réflexion sur l’avenir du territoire, à partir d’hypothèses démographiques et économiques locales, reflets de tendances et de choix politiques ;
  • des prévisions du climat à long terme au niveau local. Celui-ci dépend des émissions de CO2 , résultant elles-mêmes de conditions démographiques et économiques globales

Vers des smart territoires au service des citoyens et de la collectivité: 

infographie ville et campagneAutre sujet, au croisement des enjeux de développement économique, d'adaptation des territoires aux transitions notamment écologique et énergétique, des relations avec les citoyens: la ville et le territoire connectés.

Le Cerema est présent auprès des collectivités pour leur donner les outils nécessaires dans cette transition numérique, afin que la collectivité reste maîtresse de ses données et de sa stratégie, et que le déploiement du numérique et des services connectés se fasse au service des citoyens. 

A l'heure de l'open data et du développement des objets connectés, la masse d'informations disponible représente une opportunité pour l'innovation territoriale, dans de nombreux domaines touchant à la vie quotidienne des habitants et à l'organisation des collectivités.

Il a mis en ligne la plateforme "Villes et territoires intelligents", un centre de ressources sur les expériences menées dans les territoires et les éléments de compréhension du contexte et des démarches à mener, et vise à organiser progressivement un réseau de collectivités autour des démarches de smart territoires. 

Cette plateforme a été réalisée à travers une démarche de co-construction avec des acteurs engagés dans la transition numérique des territoires, afin de répondre au mieux aux besoins.

Villes et territoires intelligents