8 décembre 2023
Bourgoin-Jailleu
Bourgoin-Jailleu - Adobestock
A l’occasion du bilan à mi-parcours de son Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET), la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère (CAPI) a organisé une journée de présentation et d’ateliers autour de la résilience et des actions pouvant enrichir le PCAET.
Le Cerema, partenaire de la collectivité, a pu présenter le travail réalisé sur le diagnostic de vulnérabilité du territoire et co-animer un atelier d’émergence d’actions visant à améliorer la résilience territoriale.

Dans le cadre d’un partenariat autour de la résilience territoriale, la CAPI et le Cerema ont construit la trame d’un diagnostic de vulnérabilité du territoire, permettant de positionner les actions d’adaptation du PCAET dans un contexte plus large de réponse aux risques technologiques, naturels et climatiques.

 

Identifier et anticiper les vulnérabilités

La CAPI a élaboré en 2020 son PCAET (plan climat-air-énergie territorial) et développe depuis cette même année une démarche d’appropriation du concept de résilience et de sa déclinaison sur le territoire, plus particulièrement ciblée sur les risques technologiques, naturels et climatiques. Elle a notamment initié l’élaboration d’un Plan Intercommunal de Sauvegarde, avant même la loi Matras créant de nouvelles obligations aux communes dans la gestion de crise.

Le territoire est en effet confronté à des risques de mouvements de terrain, d'inondations, ainsi qu'aux canicules, et en matière de risques technologiques il abrite plusieurs sites SEVESO.

 

Dans ce cadre il s’est avéré pertinent de relier les deux démarches, d’une part afin que les actions identifiées pour s’adapter au changement climatique dans le PCAET permettent si possible de répondre aussi aux enjeux des risques technologiques et naturels, mais aussi pour que le Plan Intercommunal de Sauvegarde puisse intégrer les risques liés au changement climatique.

 

Le lien entre résilience et PCAET a été travaillé en trois étapes: 

En automne 2022 des élus et des citoyens ont esquissé un plan d’actions d’adaptation au changement climatique lors d’un atelier ClimaStory® réunissant une trentaine de personnes et co-animés par la CAPI, le Cerema et l’Ageden : Une cinquantaine d’actions ont été identifiées, classifiées selon leur fréquence de sélection, la nature du pilotage (en interne à la collectivité ou portée par d’autres acteurs du territoire), le public auquel elles s’adressent et les secteurs d’activité principalement concernés.

 

Atelier avec des élus et des citoyens - Cerema

 

Au cours du premier semestre 2023, le Cerema et la CAPI ont travaillé pour affiner le diagnostic de vulnérabilité du territoire face aux aléas technologiques, naturels et climatiques. En particulier il s’agissait d’appréhender les impacts de ces aléas sur différentes fonctions vitales du territoire.

Pour cela la CAPI et le Cerema ont d’abord choisi les fonctions à traiter : boire, se nourrir, habiter, se déplacer, se soigner, produire, se divertir, se former. Puis ces fonctions ont été croisées avec les impacts généraux des aléas traités pour identifier les impacts spécifiques mettant en péril chacune des fonctions vitales.

 

Représentation des relations entre les impacts des aléas et la fonction Boire - Cerema-CAPI - 2023

 

Ensuite, les aléas étudiés ont été caractérisés à partir de leur importance et de l’occurrence de leur survenue, selon un code couleur à 4 niveaux. Ce travail s'est notamment appuyé sur des projections du climat futur et de ses impacts.

Le même code couleur a été appliqué pour qualifier l’importance de chacun des impacts de ces aléas sur le territoire. La synthèse de ces impacts a permis d’apprécier la sensibilité du territoire.

Enfin, le croisement de la sensibilité par impact et de l’aléa a permis de qualifier la vulnérabilité de cette fonction au regard de chacun des aléas étudiés, et de la préciser par le nombre d’habitants concernés.

 

Caractérisation de la vulnérabilité du territoire aux aléas sur la fonction Boire - Cerema-CAPI - 2023

 

Les graphiques produits pour chacune des fonctions Boire, Se nourrir et Habiter, permettent de visualiser les aléas les plus impactants pour le territoire et d’aider ainsi les acteurs au choix des actions prioritaires à mettre en oeuvre.

 

schéma de la vulnérabilité du territoire
Représentation de la vulnérabilité du territoire aux impacts des aléas technologiques, naturels et climatiques pour la fonction
Habiter - Cerema-CAPI - 2023

 

Un atelier adaptation pour prendre du recul

C’était l’objet d’un atelier adaptation organisé lors du forum PCAET et qui a constitué la troisième partie du travail.

L’atelier adaptation a réuni une dizaine de participants à la fois élus et acteurs locaux. Lors de cet atelier et sur la base du diagnostic précédent, les participants à l’atelier ont été conviés à localiser les principaux impacts liés aux risques technologiques, naturels et climatiques sur une carte du territoire. Puis à partir des actions d’adaptation au changement climatique pré-identifiées en automne, ils ont examiné leur pertinence pour répondre aux impacts croisés des trois risques étudiés sur cinq fonctions vitales choisies par le groupe. Parmi les actions répondant à cet objectif, 35 d’entre elles ont été retenues et classées selon leur fréquence de sélection, leur cadre de pilotage et les fonctions vitales qu’elles contribuent à sécuriser.

Les participants à l’atelier ont ensuite précisé les conditions de mise en œuvre de certaines de ces actions, parmi celles les plus choisies :

  • Limiter l'urbanisation dans les zones à risques
  • Prévoir l'expansion des crues et l’épanchement de matériaux aux abords de cours d'eau, notamment torrentiels
  • Promouvoir de nouvelles pratiques de consommation
  • Sécuriser les axes routiers à risques

La méthode de diagnostic adoptée, permettant le croisement de plusieurs risques avec les fonctions vitales du territoire, a permis à la fois d’élargir la caractérisation de la vulnérabilité du territoire par rapport aux seuls risques liés au changement climatique et de proposer aux acteurs du territoire un nouveau regard sur ces impacts, davantage connecté à leur vécu ou leur pratique professionnelle, associative et électorale.

La démarche a été menée en trois temps:

  1.  Sélection d’actions d’adaptation au changement climatique,
  2. Appropriation d’un diagnostic élargi aux risques naturels et technologiques et croisé avec les fonctions vitales du territoire
  3. Réexamen des actions au regard de ce diagnostic croisé,

Elle a permis d’identifier des actions permettant de maximiser les effets d’adaptation et de résilience et aux participants de s’approprier une vision plus large transversale des différents enjeux.