25 mars 2019
Pont transbordeur Martrou
Cerema Sud-Ouest / DLB
Classé monument historique en 1976, le Pont Transbordeur de Martrou qui relie Echillais et Rochefort en surplombant la Charente est autant un symbole qu’un ouvrage d’exception. L'ouvrage se pose en repère sur le territoire Rochefort Océan et symbolise l'entrée au port de Rochefort côté terre et l'ouverture vers le monde côté mer. Œuvre de Ferdinand Arnodin inauguré en 1900, il défiait d’ingéniosité en permettant le passage des piétons tout en maintenant la navigation fluviale notamment les navires de l’Arsenal de Rochefort. Endommagé lors de la tempête Xynthia de 2010 et fermé depuis 2015, le défi aujourd’hui consiste à le rénover.

Une visite exceptionnelle

Une visite sur le terrain du Club national des gestionnaires des ouvrages à câble a été organisée à Rochefort le 5 mars 2019. Conseils départementaux, directions interdépartementale des Routes (DIR), service technique des remontées mécaniques et des transports guidés (STRMTG), l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (IFSTTAR) et le Cerema étaient réunis pour découvrir le chantier remarquable de la rénovation du Pont Transbordeur de Martrou, ouvrage unique en France, parmi les 8 répartis dans le monde.

L’objectif était de s’appuyer sur cet exemple « grandeur nature » pour montrer l’importance d’un suivi de la connaissance de l’état d’un ouvrage par la surveillance, l’entretien et la maintenance afin d’en limiter la dégradation et son vieillissement naturel.

Un ouvrage rare en exemple

Un retour historique sur les transbordeurs et sur leur évolutions grâce aux avancées techniques a précédé l’exposé des travaux.

L’ingénieux système du pont se compose d'une partie fixe (classée pont suspendu) et d'une partie mobile (classée remontée mécanique). Deux pylônes métalliques supportent un tablier sur lequel glisse un chariot sur un système de rails. Une nacelle y est suspendue et relie les deux rives sans gêner la circulation maritime.

Véritable prouesse technique de l’époque, cet ensemble a été consolidé avec l’arrivée de la poutre Arnodin qui améliora sensiblement la rigidité des ponts suspendus.

Déclenchée par la rupture d’un tirant en 2010 après la tempête Xynthia, une rénovation complète de l’ouvrage a été décidée, réalisée dans le respect des préconisations de l’architecte des Monuments Historiques.

Au programme : désamiantage des pylônes, reconstruction du tablier, changement de la suspension, modification des ancrages...

Le jour de la visite, le chantier était en phase de montage des éléments de tablier et de remise en place de la poutre Arnodin. Celle-ci a été « rivetée à chaud », selon l’exigence de l'architecte de reproduire la méthode d'origine, à l’ancienne, et qui a nécessité une formation spéciale des ouvriers.