11 juillet 2018
VLIR
Loic Gourmelen
Lors d'essais réalisés le 26 juin sur une digue de Loire à l'est d'Orléans, le VLIR (Véhicule Léger Infra-Rouge) a confirmé sa capacité opérationnelle, à détecter des résurgences d'eau. Ce véhicule a été instrumenté par le Cerema à la demande de la DREAL Centre Val de Loire et de la DDT du Loiret. Il dispose d'un atout majeur pour surveiller les digues en période de crue : une caméra thermique orientable déployée à quelques mètres du sol.

Un véhicule conçu pour surveiller les digues en période de crue

Ce véhicule instrumenté a vocation à intégrer prochainement le plan de surveillance de la Loire, mis en oeuvre dans la région d'Orléans. En effet, en période de forte crue, un dispositif spécifique est mis en place pour surveiller les digues les plus fragiles. Des équipes doivent alors patrouiller sur la crête de la digue à la recherche d'indices de résurgences d'eau, signes annonciateurs d'un risque de brèche. Cette surveillance qui peut s'opérer plusieurs jours de suite est compliquée par de nombreux facteurs tels que :

  • la géométrie des digues qui rend très vite inconfortable une observation directe à bord du véhicule,
  • les conditions climatiques et de luminosité qui peuvent gêner l'observation, voire la rendre très difficile lors de patrouilles nocturnes,
  • la présence d'herbes hautes si le fauchage n'a pas encore eu lieu.

Le VLIR grâce à sa tourelle orientable et son ensemble de caméras (imagerie classique et infra-rouge lointain) filme la zone à surveiller et affiche les vidéos correspondantes sur deux tablettes.

Il est alors possible aux surveillants à bord du véhicule de se concentrer sur la détection de désordres, en particulier grâce aux images thermiques. D'autres outils viennent renforcer l'efficacité du VLIR, tels que :

  • la géolocalisation précise des zones à surveiller,
  • l'envoi d'alertes à une cellule de crise,
  • l'assistant de détection automatique des anomalies thermiques sur les images.

L'imagerie thermique pour détecter les écoulements d'eau

Détection d'une fuite d'eau - image thermique

L'imagerie thermique permet d'améliorer la détection d'écoulements d'eau car :

  • elle n'est pas affectée par les conditions de luminosité extérieure (très utile la nuit),
  • plus la différence de température entre l'eau et le talus est importante, plus la différence de couleur sera importante sur l'image,
  • plus l'écoulement d'eau va durer, plus une zone homogène de température va s'agrandir et faciliter la détection.

De plus, au vu des avantages évoqués plus haut, il est plus facile de mettre au point un assistant de détection automatique des anomalies à partir de l'image thermique.

Des essais, mais surtout une expérimentation pour répondre aux enjeux des périodes de crise

Ces essais sur la digue du Val de Bou, ont été organisés par la DREAL Centre Val de Loire et la DDT du Loiret. Ils ont eu lieu dans le cadre d'une expérimentation plus large menée sur le développement d'outils adaptés aux besoins des services chargés de la surveillance des digues.

Cette expérimentation a aussi permis de tester la complémentarité du VLIR avec un dispositif de surveillance des digues par drone : le projet DIDRO, auquel le Cerema participe également.

A ces essais, hormis les services organisateurs, étaient aussi présents plusieurs autres DDT (Indre-et-Loire, Maine-et-Loire et Nièvre), le BRGM, des observateurs du Cerema et certains membres du consortium DIDRO (IFSTTAR, Geomatys, Survey Copter, IGN, Cerema). Cette journée a donc permis de démontrer l'intérêt de ces nouveaux moyens de surveillance et de valider le fonctionnement opérationnel du VLIR.

A l'issue des essais, le VLIR a été mis à disposition de la DDT du Loiret afin de mener des expérimentations plus poussées. De plus, les retours des utilisateurs viendront enrichir la finalisation du prototype dont les dernières fonctionnalités sont en cours de développement.