14 février 2024
Voie réservée au covoiturage sur l'A7
L’expertise du Cerema a été sollicitée par la Direction interdépartementale des routes Nord-Ouest (DIRNO) afin de les assister dans les opérations de remise en état des structures de chaussées de l’autoroute A84. Le Cerema a accompagné la DIRNO tout au long du déroulement de l’opération de requalification d’un tronçon d’environ 17 kilomètres avec comme objectif de proposer les travaux ayant l’impact environnemental le plus faible possible en recherchant une valorisation maximale des matériaux du site dans les nouvelles couches de chaussées tout en maîtrisant les risques.

L’autoroute A84 reliant Caen à Rennes sur un linéaire d’environ 170 kilomètres a été construite entre les années 1990 et le début des années 2000.

Pour la partie normande, la section s’inscrivait dans le cadre de l’aménagement de l’itinéraire Caen-Avranches dénommé « route des estuaires » segmenté en une succession d’opérations de déviation du tracé historique.
Les structures de chaussées ont présenté dès le début des années 2010 des signes importants de dégradations (fissures, affaissement, défauts structurel) consécutifs à des choix de conception initial et à l’estimation des niveaux de trafic.

 

L’auscultation et le dimensionnement des réparations

Dans un premier temps, le Cerema a expertisé les chaussées et déterminé les différentes causes de l’usure prématurée de la chaussée : un dimensionnement sous-évalué par rapport au trafic ainsi que des sous-épaisseurs et des substitutions de matériaux non prévues lors des études de conception.

Le Cerema a ensuite proposé une nouvelle structure de chaussée adaptée au trafic : une structure bitumineuse épaisse à la place de la structure inverse présente initialement.

Une optimisation de la solution de reconstruction a été recherchée sur la base d’un maintien des caractéristiques altimétriques et de projection de la durée de vie des futurs ouvrages conformément aux objectifs de conception des chaussées sur le réseau routier national.

 

Le sourçage et l'appel d’offre

Afin de s’assurer de la faisabilité technique du chantier avec un taux de recyclage et un volume de matériaux très importants (décaissement de l’ordre de 30 centimètres de matériaux sur 17 kilomètres d’une chaussée à 2x2 voies), un sourçage a été mené par la DIRNO en partenariat avec le Cerema auprès des principales entreprises locales et nationales pouvant assurer un tel chantier.

Cette phase a permis d’affiner le contenu de l’appel d’offre et le cadrage technique, notamment en terme d’objectif de valorisation globale et de taux de recyclage maximal possible, dans le respect de la libre concurrence entre les candidats.

Le Cerema a donc accompagné la DIRNO dans la procédure d’appel d’offre, de la constitution des pièces techniques et dans le choix du prestataire. Sur le plan technique, pour maitriser le risque, un taux de recyclage maximal selon les couches de chaussées a été exigé, avec une ouverture encadrée des variantes. Par ailleurs, il a été encouragé une utilisation maximale des gisements issus de la déconstruction (enrobés et graves).

 

La réalisation

La solution retenue présentait un avantage environnemental considérable, avec un très fort réemploi des matériaux issus de la déconstruction : 50 % de recyclage dans la couche de base, 30 % de recyclage dans la couche de liaison et 20 % dans la couche de roulement. Les graves récupérées ont été réemployées à 100 %. Ce qui génère un taux de revalorisation global des matériaux de 80 %.

Aussi, l’installation d’une centrale mobile d’enrobage à proximité a fortement limité l’impact liés au transport de matériaux par poids-lourds.

Le bilan environnemental de ce chantier est en tout point exemplaire : très fort taux de réemploi des matériaux du site, peu de matériaux d’apports et centrale à proximité limitant le trafic des poids-lourds lié au chantier.

 

Contact

Cerema Normandie-Centre - Nicolas Soulacroix